Incohérences vs différences

Pas mal d'entre vous se plaignent, ici ou là, des "incohérences" engendrées par le comportement de leur zhom – avec, souvent, l'impression qu'il le fait exprès...

D'abord, il me semble qu'il ne suffit (hélas !) pas d'adhérer "intellectuellement" à la "méthode" : quand pendant des années, voire des décennies, on a eu l'habitude de faire autrement, les [mauvaises] habitudes sont dures à perdre – et reviennent d'autant plus qu'on est dans une situation d'urgence, ou les réflexes vont prendre le pas sur la réflexion.
Et ça n'a rien à voir avec la plus ou moins bonne volonté, et encore moins avec l'amour du chien !
Un exemple : quand il aboie dans le jardin après un chat, de ma mère – qui adore Jules – n'arrive pas, et n'arrivera probablement jamais, à lui dire "tu le laisses ?" ou "tu viens me voir ?" : c'est "tais-toi" et "viens ici".

Moyennant quoi... si j'en crois l'exemple de Jules, j'ai la nette impression que nos poilus sont parfaitement capables de ne pas confondre nos propres incohérences (la même personne, nous en l'occurrence, réagissant de façon différente face à des situations identiques) et... nos différences (deux personnes n'ayant pas la même façon d'agir).
D'ailleurs, nous avons toutes et tous pu le constater, ils savent mettre ça à profit ! Un exemple marrant : à table, dans l'espoir d'un "petit quelque chose", Jules se positionne entre ma mère et moi. Du moins jusqu'à ce que mon assiette soit vide : comme ma mère mange moins vite, dès que j'ai fini, il passe de son côté à elle !

Mais j'ai la conviction que, même quand ça le gêne, un chien qui se sait aimé est aussi prêt à nous pardonner, vraies incohérences ou simples différences, et... à s'en accommoder.

Cath a écrit:Mais j'ai la conviction que, même quand ça le gêne, un chien qui se sait aimé est aussi prêt à nous pardonner, vraies incohérences ou simples différences, et... à s'en accommoder.

il y a peut-être différentes incohérences, en fonction de l'impact qu'elles auront et du contexte!

peut-être que certaines incohérences sont complètement "noyées" dans tout ce qu'on fait pour et avec notre loulou, tout ce qui nous a rapproché!
en fait, tout ce qui a permis de construire au fil du temps une belle relation entre les deux!
donc là, une incohérence, un mauvais placement, une mauvaise interprétation, une "autre façon de faire" du conjoint ou d'un membre de la famille ou d'un copain n'induisent pas vraiment un réel problème

et parfois, dans certaines situations, on se dit au sujet de notre loulou et d'une situation bien précise "tiens là, je me suis ratée" mais ça n'a pas eu l'air d'avoir de conséquences sur lui ou alors "tiens, c'est lui qui a assuré!", comme si le chien avait su "prendre la relève" de lui-même et agir en conséquence ou alors "ça, il ne le fait qu'avec cette personne!" mais notre loulou ne semble pas nous en tenir rigueur ou vouloir le reproduire avec nous et reste fidèle à lui même et à ce qu'il est avec nous!

on dirait que certaines de nos "petites erreurs" passent inaperçues parce que le chien nous perçoit peut-être dans une globalité, un ensemble de tout ce qu'on est et de tout ce qu'on fait, des limites qu'on a mise, de ce qu'on autorise ou pas, de ce qu'on aime ou pas...et ça passe!
c'est lui qui, dans certains cas, aura su s'adapter et rester sur une même ligne de conduite, si on peut dire ça comme ça!


par contre, je crois que certaines incohérences à répétitions, certains renforcements négatifs dont on a pas forcément conscience peuvent, eux, avoir des conséquences plus importante sur le comportement d'un loulou.
par exemple chez un jeune chien qui est en train de se construire, ou qui arrive à l'âge où il n'est plus un chiot, ou chez un chien qui présente déjà certains troubles, chez un chien qui a un certain passé...en fait, en fonction de l'individu canin, de l'individu humain, de la personnalité et du caractère de l'un et de l'autre, en fonction de leur vécu et des interactions qui les lient...
et là, c'est à nous d'essayer de nous adapter, en fonction de ce qu'on voit et de notre façon de l'interpréter aussi!

et c'est peut-être là que rester "solidaire" dans une même façon d'être et de faire peut se révéler plus efficace pour la progression du loulou, pour son évolution lente et constante vers les micro-progrés...pas deux sons de cloches mais deux maîtres à l'unisson...
il en sera surement mieux guidé et accompagné!
et si un des maîtres ne peut pas ou ne veut pas s'impliquer, pour x raisons, laisser carte blanche à celui qui s'investit et respecter son choix d'éducation et la façon de faire qu'il a choisit, c'est déjà ça!

Cath a écrit:D'abord, il me semble qu'il ne suffit (hélas !) pas d'adhérer "intellectuellement" à la "méthode"

je suis tout à fait d'accord!
les choses seraient tellement simple si il suffisait de croire ou de se reconnaître en quelque chose pour le maîtriser dans son ensemble et être capable de "l'appliquer" le plus fidèlement possible!
pas évident de "comprendre" une méthode telle qu'elle est expliquée et d'avoir la capacité de l'appliquer dans tout ce qu'elle est!
peut-être parce que nous ne sommes pas des robots et que nous n'avons pas, en général, la capacité de "tout saisir dans l'instant", de le mémoriser "pour toujours" et dans le bon sens et de l'appliquer pile-poil quand il faut et comme il faut!

il y a notre vécu, avec nos émotions, nos états d'âmes, notre ressenti, nos reflexes ausi et comme tu le dis, une "mauvaise" habitude est très vite prise et bien plus difficile à faire disparaître!

il faut tenir compte de l'humain, de son vécu, de ce qu'il est mais aussi de ses capacités à voir, à entendre, à mémoriser, à ressentir, à observer, à interpréter, à s'adapter...
difficile de remédier à quelque chose dont on n'a pas conscience et pour ça les incohérences portent bien leur nom...on a manqué de cohérence, de logique, de bon sens "par rapport à l'autre", mais encore faut-il le savoir!

De toute façon le chien s'adaptera ......en "choisissant "la solution qui lui convient si le contexte le lui permet ,en se faisant "avoir"à cause de son affectivité selon le maître qu'il aura ......

Mais les incohérences dont nous parlons avec nos "zhoms" sont souvent dues au fait qu'ils ne veulent pas de notre approche .Mon mari est ce que j'appelle un "matcho refoulé " et il n'a jamais voulu admettre que les problèmes de Platon étaient le résultat du jeu et de l'autoritarisme .Pour lui c'était (c'est toujours ) la race qui a fait de Platon un réfractaire à la méthode tradi ...

Avec Flore il aurait volontiers essayé de lui apprendre "assis,couché ,debout " ,mais Platon était là et il a quand même souvent admiré l'efficacité de la communication canine .....

Mais quand il peut me mettre en difficulté (parce que ça l'amuse ) il le fait ,et il y a quinze jours il m'a fait un sale coup lors des quatre-vingts ans de sa tante :toute la famille est allée se détendre dans un jardin public après le dessert ,j'ai emmené Flore .....un chat est arrivé dans les parages et a vu la chienne .Au lieu de m'aider à gérer la situation en facilitant mon passage avant que Flore ne l'aperçoive ,il a attrapé le chat et l'a présenté à Flore !
Elle était en laisse à cause du nombre de copines âgées de la tante ,de tous les cousins et autres visiteurs et j'étais contente d'avoir le harnachement de qualité de chez Dédé pour la retenir .
En plus je filmais en même temps pour pouvoir montrer qu'elle ne saute plus sur les gens .....

C'est très difficile à gérer ,car ce sont des bâtons dans les roues .C'est pire que des incohérences .

Pourtant il aime mes chiens et a toujours accepté les dépenses pour les soigner etc ....il ne sait pas les "aimer bien" comme disait Dédé ...


Quand il s'agit seulement de mots ou de gestuelle inappropriée ,le chien a une attitude différente avec les différents membres d'une famille .Il sait très bien sur qui il peut sauter ou qui va lui donner un truc à table .
Les enfants savent aussi avec lequel de leurs parents ils ont plus de chance d'obtenir une autorisation de sortie ou un jouet ....


Mais qui peut se vanter d'être toujours parfait ?Platon compensait mes erreurs et j'étais très fière de lui dans ces moments là .

Je suis assez d'accord avec toi CV... d'ailleurs avec vous trois

Sur le fait que le chien (tout comme l'enfant) sait parfaitement à qui il a affaire et qu'il peut donc très bien s'adapter à des situations différentes...

Maintenant, je pense qu'il y a un réel problème lorsque "l'autre" (le zhom en l'occurrence ) agit de façon totalement différente, ou "provoque" (exprès ou pas) le problème... comme dans le cas que tu cites de l'histoire avec le chat C.-V.

Et puis, un autre problème rencontré ici... les incohérences de zhom par rapport à.... zhom !
Ce sont les pires, surtout dans le cas qui me concerne.

J'ai 2 chiens craintifs, l'une très craintive, mais surtout qui "marque" et pour longtemps sur chaque incohérence "violente" rencontrée (ça peut venir de moi également hein !). L'autre... maladivement peureux.
(et puis il y a eu Nouit avant ça... encore de façon différente).
Donc avec les 2, tout est vraiment "au millimètre" (du moins en ce qui concerne la confiance).
Pour Chelsea, j'ai renoncé... j'ai une relation suffisamment forte avec elle, et elle-même est suffisamment "forte" pour que les "erreurs" de zhom ne la perturbe pas trop... le seul à en souffrir c'est lui, puisqu'elle n'a aucune confiance en lui.
Pour Rock en revanche, c'est un autre problème.
Un exemple : Il a peur du moindre bruit (multiplié par 1000 lorsqu'il est à l'intérieur). Par dessus ça, il n'est vraiment pas à l'aise à l'intérieur (même si ça s'est grandement amélioré).
Je fais tout ce que je peux pour l'aider là-dessus, éviter les bruits inopportuns, éviter les gestes brusques... énormes progrès lorsqu'il est seul avec moi. Il ne fuit plus systématiquement, il regarde, écoute, observe, et choisit de + en + de rester... bref, on avance à grands pas je trouve.
Et alors, lorsque je vois la façon dont zhom lui demande de sortir (de la pièce où il est s'il veut avoir la paix..) je bondis ! et j'enrage !!
Non pas parce qu'il n'emploie pas les mêmes mots que moi : "tu vas dehors ?" (qui marche très bien), mais parce que sa façon à lui de le faire sortir c'est : "Pschhht" !!! (il a toujours fait ça, avec tous les chiens ici)
Je suis fumasse, je lui ai fait remarqué que c'était facile, que s'il imaginait un seul instant que Rock lui "obéissait" (j'ai employé ce terme exprès pour flatter son ego... et puis même pas la peine de lui parler de "coopération")... bref, je lui ai fait la démonstration en disant que moi aussi, je pouvais y arriver comme ça (alors que tous les matins il me voit demander gentiment à Rock de sortir avec succès)... que bref, son chien ne lui "obéissait pas " ... mais qu'il avait peur de lui !!! Pas malin pour obtenir la confiance qu'il aimerait... déjà acquise bien sur !

Bref, comme tu dis CV, ça n'est pas une question de l'aimer ou pas (il adore son chien), simplement une façon d'aimer mal...
Mais que c'est dur quand on est en face....